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Approche stabilisée.

par Ciel Québécois

3 décembre 2013

Les pilotes savent qu’une belle approche est le secret d’un atterrissage réussi. Photo: J-P Bonin

approche

Lorsque j’ai l’occasion de faire des vérifications en vol, je m’aperçois que certaines bonnes habitudes se perdent. L’approche stabilisée en est une. En entendant ce terme, on pense principalement à la stabilité de l’avion sur une pente d’approche stable avec un axe d’approche fixe, mais qu’en est-il de la vitesse?

J’ai souvent entendu dire des pilotes qu’ils préféraient approcher avec une vitesse un peu plus élevée pour que l’appareil se contrôle mieux, malgré l’absence de vent. On peut penser que l’avion se contrôle mieux avec de cette manière, mais concernant les performances de l’appareil peut-être est-il préférable de s’en tenir aux vitesses énoncées dans le manuel de vol?

Si on fait un petit rappel sur la définition d’une approche stabilisée, on doit parler alors de trois points principaux. Le premier c’est l’axe d’approche. En finale, profitez de la distance et donc du temps disponible pour vous aligner avec la piste et la maintenir devant vous. Ceci passe par une bonne conjugaison des commandes (palonnier et manche) pour ne pas à avoir sans cesse de correction à effectuer. La deuxième c’est la pente et elle est étrangement liée à la dernière qui est la vitesse.

Rappelez-vous vos premières leçons de pilotage : Assiette + Puissance = Performance. La puissance va vous donner la pente pour une assiette donnée. Si vous vous apercevez que vous êtes un peu au-dessus de la vitesse d’approche prévue alors rien ne sert de couper la puissance si vous gardez le nez de l’avion baissé, il faut le remonter un peu ce qui vous fera perdre la vitesse et ainsi vous aurez la vitesse requise.

tecnamMais attention aussi aux volets. Il est préférable de configurer l’avion assez tôt pour pouvoir se stabiliser de bonheur et éviter de changer tous ces paramètres alors que l’atterrissage est proche.

Avoir une vitesse un peu trop rapide durant l’approche amène une distance d’atterrissage trop élevée. Si vous devez aller sur une piste un peu plus courte autre que celles que vous fréquentez généralement, vous risquez de vous sentir un peu mal à l’aise.

Le contrôle de l’avion à sa vitesse normale d’approche (Vs x 1.3) n’est pas plus difficile, il demande simplement plus de travail si de la turbulence est présente. Je me rappelle avoir vu des pilotes se sentir inquiet à piloter un avion à basse vitesse tout simplement parce qu’ils avaient l’habitude d’approcher à la vitesse normale d’approche plus 5 ou 10 kts.

Effectuer les approches à la vitesse recommandée vous aidera à vous sentir confient dans cette gamme de vitesse, vos compétences s’en trouveront meilleurs et vous pourrez aussi atterrir sur des pistes vraiment courtes avec l’avantage de vous baser sur les informations indiquées dans le manuel de vol.

Pour les pilotes qui désirent faire carrière comme pilote professionnel, cette rigueur de pilotage vous aidera dans le futur. Il faut savoir que dans les compagnies qui opèrent des jets gros porteurs, une approche non stabilisée alors que l’avion se trouve à moins de 6 miles de la piste peut conduire à une remise des gaz.