Circulation au sol par vent fort.
par Ciel Québécois
Circuler au sol avec un aéronef est une tâche délicate. Photo: Raphael Langumier
Il y a quelques années, je faisais des vols de bannières (eh oui ces bannières aériennes qui passent sur vos têtes!!) Je volais alors à bord d’un superbe Piper Super Cub PA18. Cette année-là, j’étais à l’aéroport de Québec (CYQB) pour m’envoler avec une bannière de 100 pieds de longueur par 30 pieds de hauteur. Côté performances heureusement on j’étais en plein hiver il faisait -20 °C. Le vent de son côté soufflait fort (15-20 nœuds) mais était bien positionné, c’est-à-dire dans l’axe de la piste.
Parlant de vent, au retour de mon premier vol de la journée, lors de la circulation au sol, j’ai négligé inconsciemment de pratiquer les notions de base concernant la circulation au sol par vent fort. Je me suis retrouvé alors le nez projeté vers le sol, ce qui était un taxiway est devenu rapidement un mur. Il fallait réagir… et vite!!! Instinctivement, j’ai poussé sur le manche et la queue de l’avion est redescendue doucement. Il s’en est fallu de peu qui l’avion finisse en pylône, ouf!!!
Pendant le roulage, nous devrions toujours rester vigilants, surtout lorsque le vent souffle à 15-20 noeuds. Les aéroports sont souvent congestionnés, il faut faire attention aux autres trafics et à la direction que nous empruntons, surtout aux aéroports que ne nous sont pas familier. On oublie alors que parfois le vent peut nous causer des problèmes. Effectivement, celui-ci peut nous trahir rapidement et il y a plusieurs façons de se rappeler comment utiliser les commandes de l’avion par vent fort.
Débutons tout d’abord avec le palonnier, celui-ci agit sur la dérive. Comme la plupart des avions de l’aviation générale, le palonnier est conjugué à la roue de nez (ou de queue selon le cas). Nous agissons alors sur le palonnier pour garder le contrôle directionnel de l’avion. Ensuite il y a les ailerons et le gouvernail de profondeur. Parlons d’abord du plus facile, c’est-à-dire de la commande de profondeur. Si le vent vient de face il faut placer la profondeur en position levé (tirez sur le manche). Si le vent vient de dos il faut dans ce cas mettre la profondeur vers le bas (pousser sur le manche). Bon, on vient de trouver une façon de se rappeler facilement de ça. Il suffit de mettre le manche dans la direction d’où vient le vent!!! Facile non?
Finalement, il nous reste à parler des ailerons. Ce n’est pas plus difficile, mais cette commande demande un peu plus de réflexion. Regardez d’où vient le vent et avec l’aileron de ce côté visualisez le fait de vouloir garder cette aile au sol. Par exemple, le vent vient de votre gauche et de face. Il faut donc garder l’aile gauche au sol, on y arrive en montant l’aileron gauche (manche vers la gauche). Autre exemple, si le vent vient de la droite, mais de derrière, il faut garder l’aile droite au sol, cette fois-ci nous y parvenons en mettant du manche à gauche (l’aileron de droite est abaissé). Nous pouvons simplifier ces gestes en disant que lorsque le vent vient de côté, mais de face il faut placer le manche contre le vent. Lorsque le vent vient de derrière et de côté il faut placer le manche dans le sens du vent.
Un petit exercice pratique: Vous êtes face au nord, le vent vient du nord-est, vous passez donc les commandes à quelle position?
- Profondeur : manche en arrière (dans la direction du vent)
Ailerons : manche contre le vent.
Si par contre, vous êtes toujours face au nord et le vent vient du sud-est. Il faut alors placer le manche en avant (dans le sens du vent pour la profondeur) et avec le vent (vent arrière de côté pour les ailerons).
Le plus important est certainement de vous dire de prendre le temps de circuler. Réfléchir aux actions à anticiper et observer. De votre côté, vous avez certainement votre propre technique, votre propre façon de vous représenter mentalement comment placée les commandes. Je serai heureux d’avoir vos commentaires, votre façon de faire.