La CSeries est engagée dans une course contre-la-montre (MàJ).
par Ciel Québécois
L’annonce de la remotorisation du A320 est venue lancer une course contre-la-montre sans précédent mettant en vedette Bombardier et Airbus. Photo: Bombardier
C’est que des retards réduiraient la fenêtre dont dispose Bombardier avant l’arrivée du nouveau A320neo, une version remotorisée de l’avion monocouloir d’Airbus.
Le succès de l’A320neo et du PW1100G a incite Airbus à accélérer la cadence. John Leahy, un des responsables de du constructeur européen, a annoncé le 6 avril que la date de sortie de l’A320neo avait été avancée de six mois, à octobre 2015.
Le A320 était déjà attendu pour 2016, ce qui donnais peu de temps à Bombardier pour « prendre » le marché avec un avion qui répond aux attentes. Bombardier devra donc absolument éviter les retards pour gagner cette course.
Selon plusieurs analystes de l’industrie, des problèmes de conception et des retards pourraient nuire aux ventes de la CSeries et faire fuir les clients. Du côté d’Airbus, il s’agit essentiellement du même avion, mais avec l’ajout de nouveaux moteurs plus économiques et de « winglets » sur le bout des ailes. Bref, une approche beaucoup moins risquée pour ce constructeur qui a déjà en plus de l’expérience dans ce segment de marché soit les 110 places et les 149 places. Parlez-en à Boeing qui vient encore dernièrement de retarder les premières livraisons de son 787 Dreamliner. Ce dernier a accumulé plus de 2 ans et demi de retard sur son échéancier à cause de différents problèmes reliés à la conception et aux matériaux composites. Évidemment, cela nuit aux ventes et coûte une fortune au constructeur de Seattle. Est-ce que le constructeur québécois aurait les moyens d’absorber une telle infortune? La question se pose bien évidemment et en inquiète plus d’un dans l’industrie aéronautique.
Plusieurs milliards auront été investi dans ce projet en 2013. Un revers commercial dû aux retards ne serait pas juste une catastrophe pour Bombardier mais aussi une catastrophe pour nos gouvernements et les nombreux partenaires qui ont déjà investi une fortune dans ce projet.
La marge d’erreur est donc vraiment mince pour Bombardier. La compétition est déjà très forte dans le créneau des avions de 110-130 places et le CSeries ne volera pas avant 2013. Même si l’industrie estime que le potentiel de vente de ce genre d’appareil dans les prochaines années est d’environ 4000 appareils, il ne faut pas oublier que la compagnie brésilienne Embraer est elle aussi déjà active dans cette catégorie avec son modèle ERJ-190. De plus, le Superjet 100 de la compagnie russe Sukhoi sera aussi commercialisé bientôt et connaît déjà un certain succès commercial en occident, une première pour un avion russe.
C’est le 13 juillet 2008, au Salon aéronautique de Farnborough, que Bombardier a annoncé que la Cséries verrait finalement le jour. L’assemblage final de l’avion de ligne sera fait à Mirabel, le fuselage de l’appareil sera construit en Chine, tandis que ses installations de Belfast, en Irlande, se chargeront des ailes. L’usine de l’arrondissement Saint-Laurent, à Montréal, construira le fuselage arrière et le poste de pilotage. Les retombées pour le Québec sont évaluées à plus de 1 000 emplois d’ici 2013 et 3 500 emplois lorsque la production sera à son sommet vers 2017. Actuellement Bombardier a reçu 90 commandes fermes pour son futur avion de ligne de la part de Lufthansa et Lease Corporation. Finalement, deux modèles seront construits, le CS100 qui pourra accueillir 110 passagers et le CS300 qui pourra accueillir de son côté 130 passagers. Pour des images :