Le point sur le Cséries.
par Ciel Québécois
Lundi dernier, Bombardier a émis un communiqué pour informer les médias qu’une pièce du fuselage central du futur Cséries, fabriquée en alliage aluminium-lithium, arrivait directement de Chine. Photo: aviation news
Il faut savoir que l’utilisation de cet alliage est une première pour le constructeur. Cette pièce devient donc très importante dans le développement de l’avion et celle-ci sera minutieusement testée dans les prochaines semaines.
Ce n’est pas un hasard si Bombardier a informé les médias de cette nouvelle qui peut paraître un peu banale. Il est peu courant d’informer le public pour ce genre de nouvelle puisqu’on ne parle pas de l’avion ici, mais bien d’une simple pièce. C’est que les responsables de la compagnie sont conscients qu’un problème de conception pourrait nuire aux ventes de la Cséries et faire fuir les clients. Ils doivent donc montrer qu’ils font leurs devoirs dès le début du programme de développement. Parlez-en à Boeing qui vient encore une fois de retarder le premier vol de son Boeing 787 Dreamliner. Ce dernier a accumulé plus de 2 ans de délais sur son échéancier à cause de différents problèmes reliés à la conception et aux matériaux composites. Évidemment, cela nuit aux ventes et coûte une fortune au constructeur de Seattle.
Dans le cas de Bombardier, la marge d’erreur est plus mince encore. La compétition est déjà très forte dans le créneau des avions de 110-130 places et le Cséries ne volera pas avant quelques années. Actuellement, les premières livraisons sont prévues pour 2013. Même si l’industrie estime que le potentiel de vente de ce genre d’appareil dans les prochaines années est d’environ 4000 appareils, il ne faut pas oublier que la compagnie brésilienne Embraer est elle aussi déjà active dans cette catégorie avec son modèle ERJ-190. De plus, le Superjet 100 de la compagnie russe Sukhoi sera aussi commercialisé bientôt.
Petit rappel: C’est le 13 juillet 2008, au Salon aéronautique de Farnborough, que Bombardier a annoncé que la Cséries verrait finalement le jour. L’assemblage final de l’avion de ligne sera fait à Mirabel, le fuselage de l’appareil sera construit en Chine, tandis que ses installations de Belfast, en Irlande, se chargeront des ailes. L’usine de l’arrondissement Saint-Laurent, à Montréal, construira le fuselage arrière et le poste de pilotage. Le prix de vente approximative de chaque avion sera d’environ 55 millions $CAN. Les retombées pour le Québec sont évaluées à plus de 1 000 emplois d’ici 2013 et 3 500 emplois lorsque la production sera à son sommet vers 2017. Actuellement Bombardier a reçu 50 commandes fermes pour son futur avion de ligne de la part de Lufthansa et Lease Corporation. De plus, plusieurs sociétés se sont montrées intéressées comme Mexicana et Hong Kong Aviation Group. Il y aurait aussi actuellement des discussions avec plus de 150 compagnies aériennes et des compagnies de location. Finalement, deux modèles seront construits, le CS100 qui pourra accueillir 110 passagers et le CS300 qui pourra accueillir de son côté 130 passagers. Pour des images :