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Températures et altitudes extrêmes en aviation.

par Ciel Québécois

8 février 2015

Les froids extrêmes affectent les performances des aéronefs. Photo: Source Internet

Les pilotes savent que l’altitude et la température ambiante affectent les performances de leurs aéronefs donc par le fait même les distances de décollages et les performances de montées. Par exemple, un décollage dans un aéroport situé au niveau de la mer nécessitera moins de distance de décollage pour l’aéronef qu’un autre qui décolle à 5 000 pieds au-dessus du niveau de la mer.  Cela est dû principalement à la densité de l’air qui est plus dense en bas qu’en haut.  Bref, à 0 pied, les surfaces et l’hélice ont beaucoup plus de « mordant », tandis qu’à 5 000 pieds, avec l’air moin dense, les performances commencent à diminuer significativement.

Cela est le même phénomène pour la température. L’air froid est beaucoup plus dense que l’air chaud.  Alors, imaginez un décollage dans un aéroport comme Montréal-Trudeau ou l’altitude est de 118 pieds au dessus du niveau de la mer par une température hivernale de -40 degrés Celsius.  Dans de telles conditions, les aéronefs s’envoleront très rapidement, car nous avons ici une combinaison d’air froid avec une altitude approchant 0 pied.  Imaginons maintenant une chaude journée d’été à l’aéroport de Banff en Alberta (Alt. 4 583 pieds) avec un thermomètre qui affiche un beau 30 degrés Celsius. Dans de telles conditions, un avion rempli à pleine capacité aurait de la difficulté à prendre l’air. Il aura inévitablement une distance de décollage beaucoup plus longue et une pente de montée beaucoup plus plate.  Admettez que cela n’est pas commode avec les montagnes Rocheuses avoisinant l’aéroport de Banff!  Évidemment, les pilotes sont très à l’affût de ce phénomène.

Nous avons déniché pour vous deux aéroports « extrêmes » pour vous démontrer le concept de l’altitude -pression.  La première est l’aéroport, Masada, le plus bas du monde et le deuxième, Qamdo Bangda, le plus haut du monde.

L’aéroport le plus bas du monde (1,240 pieds sous le niveau de la mer)

La piste la plus basse du monde est située à proximité de la mer Morte en Israël. Le site est appelé la vallée de la mort. Il s’agit de l’aéroport de Masada situé non loin d’un site touristique appelé la forteresse de Masada. Celle-ci est située à une altitude de 1,240 pieds sous le niveau de la mer.  Bref, l’air devrait en principe y être extrêmement dense et favoriser des performances incroyables de la part des aéronefs.  Néanmoins, il n’en est rien puisque l’endroit est très chaud. Certain jour d’été la température peu atteindre 111 degrés Fahrenheit!!! Bref, cela rend l’air beaucoup moin dense et annule l’effet de la basse altitude. C’est donc dire que l’altitude pression dépasse parfois 1,000 pieds ou si vous aimez mieux votre aéronef décolle en pensant qu’elle est déjà rendue à 1000 pieds.

L’aéroport est le plus haut du monde (14,219 pieds)
Le deuxième aéroport est le plus haut du monde. Il s’agit de l’aéroport Qamdo Bangda à 4 334 mètres d’altitudes (14,219 pieds) au Tibet. Il est considéré comme le plus haut du monde. Fait à noter, en février 2009, la direction de l’aviation civile chinoise a utilisé un Cessna Citation XLS pour valider les moyens de radionavigation. Elle en a profité pour compiler des informations sur les opérations à haute altitude. Au total, le biréacteur a effectué cinq atterrissages et cinq décollages. Cette mission a été rendue délicate du fait de la faible densité de l’air due à l’altitude. Ces conditions particulières imposent des vitesses d’approche et de décollage plus élevées. Heureusement, à cette altitude, l’air est normalement froid, ce qui annule à nouveau une partie de l’effet négatif de l’altitude sur les performances puisque l’air est froid.

En résumé, les pilotes doivent savoir que plus l’aéroport est situé à une altitude élevée et la température est chaude moin l’aéronef dans lequel ils prennent place performera.  À l’inverse, des températures froides et une faible altitude privilégieront des performances améliorées pour la plupart des aéronefs. Bref, les aéronefs doivent toujours se piloter en considérant ce phénomène fréquent.