Les pilotes de l’Alaska sont-ils les meilleurs pilotes de brousse au monde?
par Ciel Québécois
1 habitant sur 58 est pilote en Alaska? Photo: Jean-Pierre Bonin
L’Alaska est visité par des milliers de touristes chaque année. Comme plusieurs villes sont accessibles que par avion ou bateau, le trafic aérien est important dans cette région. De plus, saviez-vous que 1 habitant sur 58 est pilote en Alaska?
Photo: Jean-Pierre Bonin
Les statistiques du gouvernement américain montrent que le taux accident d’avion en Alaska est plus que le double de la moyenne nationale. Selon Air Safety Foundation, le taux d’accident en Alaska a été de 13,59 accidents par 100,000 heures de vol entre 2004 et 2008. Le taux comparatif national pour l’aviation générale a été 5,85 accidents par 100,000 heures de vol pour la même période. Le taux d’accidents en Alaska a donc été plus de deux fois plus élevé que la moyenne américaine.
Les pilotes de brousse de l’Alaska servent donc de sorte de bouée de sauvetage pour ces habitants demeurant en région éloignée.
Aussi, plus de 80% des villes et villages de l’Alaska, y compris la capitale Juneau, ne sont pas reliés par des routes. Pour de nombreux résidents, les vols à destination des grandes villes pour faire du magasinage ou d’autres courses sont aussi familiers que de prendre le taxi ou l’autobus. Au cours de l’hiver, les gens utilisent des motoneiges pour certains voyages, mais la nécessité de l’avion est indéniable. Les pilotes de brousse de l’Alaska servent donc de sorte de bouée de sauvetage pour ces habitants demeurant en région éloignée. Ils répondent entre autres aux urgences médicales. Leur cargaison peut aller d’une nouvelle génératrice destinée à éclairer un village à un cercueil sur un chemin de l’enterrement. La fréquence des vols expose donc les résidents à toutes sortes de risques mortels et quiconque a déjà mis les pieds dans un avion en Alaska est très conscient des dangers qui se cachent derrière chaque col de montagne ou chaque nuage à l’horizon.
Les chaînes de montagnes, les cols de montagne, et les glaciers fabriquent leurs propres microclimats. Les vents rabattant, et catabatiques sont donc fréquents et souvent violents.
C’est que le terrain est extrêmement accidenté et montagneux dans cette région du monde. De plus, la météorologie est très imprévisible. Par exemple, un vol qui débute avec une bonne visibilité peut rapidement se transformer en un cauchemar dans les nuages. Puisque plusieurs pilotes naviguent à vue (VFR), la pluie et le vent peuvent nuire à la visibilité et rapidement faire en sorte que les conditions de vol se dégradent. Il sera donc hasardeux de voler à vue entre les cols de montagne, au-dessus des glaciers, et même des rivières sinueuses lorsque la visibilité est à la limite du VFR. Les pilotes de brousse de l’Alaska doivent donc être préparés pour toute éventualité. Les atterrissages sur l’eau, la neige et la toundra devront donc aussi être parfaitement maitrisés.
Pour compliquer le tout, il semble que l’état de l’Alaska n’a pas beaucoup de stations météorologiques qui peuvent fournir des informations cruciales sur les conditions de vol. Au même moment, le territoire de l’Alaska est probablement un des milieux les plus hostiles au monde pour voler en avion. Les chaînes de montagnes, les cols de montagne, et les glaciers fabriquent leurs propres microclimats. Les vents rabattant, et catabatiques sont donc fréquents et souvent violents. A fuir comme la peste à bord d’un avion!