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Pour ou contre le parachute balistique?

par Ciel Québécois

23 juillet 2018

Un parachute balistique installé sur un avion léger peut certainement sauver une vie.  Photo: J-F Charette   

Un parachute balistique installé sur un avion léger peut certainement sauver une vie.  À preuve, certains manufacturiers comme la compagnie Cirrus a adapté le concept en série sur ses avions certifiés SR22. Néanmoins, l’utilisation à grande échelle de cette pièce d’équipement semble ne pas être populaire auprès des pilotes et propriétaires d’aéronefs.

Nous avons donc demandé l’avis de certains pilotes pour comprendre pourquoi. Jean François Blanchet, propriétaire de l’école de pilotage Avitas (www.ecoleavitas.ca), connaît bien les avions légers surtout dans la catégorie « ultra-légers ». Celui-ci possède plusieurs milliers d’heures de vol sur ce genre d’aéronef. Voici ce qu’il avait à dire concernant les parachutes balistiques: «La majorité des avions ultra-légers d’aujourd’hui sont très bien conçus et la plupart sont très solides et sécuritaires.

Bref, le parachute ne servira pas à grand-chose car on le déploie habituellement en cas de bris de structure.  Advenant une panne moteur, moi j’opterais probablement pour un vol plané dans les règles de l’art… » Il semble qu’il est rare que les accidents d’avion légers soient reliés à des bris de structures. Ce qui justifierait dans un tel cas l’utilisation du parachute balistique.

Contrairement à la croyance populaire, les incidents et les accidents sont souvent attribuables à des erreurs de pilotages et arrivent souvent lors de la phase d’approche ou de décollage.  De ce côté, même un parachute équipé d’une fusée ne pourra être utilisé à son plein potentiel, car celui-ci exige un minimum d’altitude pour être déployé.

Par ailleurs, certains manufacturiers comme la compagnie américaine Cirrus a équipé certains de ses modèles comme le SR22 avec des parachutes. Néanmoins, ce constructeur reste une des rares compagnies à offrir ce genre d’équipement en série.

http://www.youtube.com/watch?v=CAwET3Q9Og4

Voici un autre commentaire recueilli auprès de Jean-François Charrette (www.jfcaviation.ca), pilote commercial et formateur, comptant près d’un millier d’heures de vol à son carnet sur plus d’une trentaine de modèles d’avions légers différents: « Comme les sangles font partie de la cellule sur les appareils en composite, lorsqu’on le déploie, il détruit pratiquement la machine…

Je suis vraiment mitigé et avant de tirer sur la poignée j’y penserais vraiment deux fois…Faudrait effectivement que j’ais perdu une aile, ou que l’avion soit vraiment hors de contrôle. » Voici un résumé des avantages et inconvénients :

Avantages :

  • Sécurité accrue en cas de bris de structures
  • Simple d’utilisation

Inconvénients:

  • Manque de manoeuvrabilité lors du déploiement
  • Poids
  • Prix (environ 6000 $)
  • Incapable de l’utiliser à basse altitude

Ghislain Charrette, spécialiste des assurances en aviation et pilote expérimenté, résume la problématique du parachute balistique de la façon suivante:

« La majorité des accidents et de nos réclamations sont pour des incidents en bas de 1000 pieds lors de la phase de décollage et d’atterrissage. Lors de la tarification, nos assureurs ne veulent même pas savoir si l’aéronef est équipé d’un parachute! »

M. Charrette, nous a confirmé que très peu d’avions certifiés son équipé de parachutes balistiques. Du côté des avions des catégories « ultra-léger » et « experimental » cela est un peu plus fréquent selon lui. L’utilisation du parachute balistique offre donc une protection évidente en cas de bris de structures. Néanmoins, nous comprenons mieux maintenant pourquoi celui-ci est impopulaire chez les propriétaires d’aéronefs et les manufacturiers d’avions légers.