L’espace aérien des parachutistes.
par Ciel Québécois
Les pilotes doivent toujours éviter les espaces aériens où il y a du largage de parachutistes. Photo: Voltige 2001
En ce début de saison, nous devons souligner à nouveau l’importance de l’analyse de carte et des communications appropriées dans certaines zones d’aérodrome. Depuis plusieurs années, l’aéroport de Lourdes-de-Joliette (CSE3) voit sont trafic aérien augmenter. Jusque-là, pas de problème, puisque cet aéroport n’est pas dans une zone restreinte. Par contre, le manque de discipline des pilotes qui traversent cette zone est préoccupante. En effet, la grande majorité des pilotes qui traversent la zone de Joliette ne s’annoncent pas sur la fréquence 123.50 MHz et passent directement à travers l’axe de largage et au-dessus de la zone d’atterrissage des parachutistes. Cette pratique pourrait sembler banale ou sans conséquence, et pourtant, le partage sécuritaire de cet espace aérien entre les pilotes traversant la zone, les pilotes des appareils de largages, et les parachutistes exige une communication entre tous les usagers. Chaque saison, on rapporte des situations potentiellement dangeureuses voir des situations qui auraient pu résulter en collision Air-Air.
La zone de danger:
Le largage de parachutiste dans la zone de Lourdes-de-Joliette, comme dans la plus part des autres zones de largage, se produit du levé au coucher du soleil, de mai à octobre et s’étends généralement du sol jusqu’au dessus de 13 000 pieds. Il existe donc un bloc d’espace aérien représentant un risque élevé dans un rayon de 3 ou 4 nm autour de l’aérodrome, du sol à 13 000 pieds. Idéalement, si vous ne voulez ou ne pouvez pas transmettre vos intentions sur la fréquence locale, pour votre sécurité et celle des sauteurs, il serait préférable d’éviter cette zone. Passez un peu à l’est ou à l’ouest, vous éviterez tout conflit avec les sauteurs et les appareils de largages. Par contre, si vous devez la traverser, signalez vos intentions sur la fréquence locale (123.50 MHz) et coordonnez votre passage avec les appareils de largages. Les trois appareils de largages de la compagnie Voltige 2001 font plusieurs rapports de position sur la fréquence locale pour avertir les utilisateurs de cet espace aérien donc, entre autres, avant le décollage, durant la montée, avant le largage, durant la descente et à l’atterrissage.
RAC et communications en VFR autour des aérodromes:
Le RAC décrit les procédures de communication dans les zones d’aérodrome noncontrollés: 602.96
- le présent article s’applique à la personne qui utilise un aéronef VFR ou IFR à un aérodrome non contrôlé ou à un aérodrome contrôlé ou dans le voisinage de ceux-ci.
- Le commandant de bord d’un aéronef doit, avant d’effectuer un décollage, un atterrissage ou toute autre manoeuvre à un aérodrome, s’assurer que les conditions suivantes sont réunies :
- il n’y a pas de risque de collision avec un autre aéronef ou un véhicule;
- Le commandant de bord qui utilise un aéronef à un aérodrome ou dans son voisinage doit :
- surveiller la circulation d’aérodrome afin d’éviter les collisions;
- maintenir l’écoute permanente sur la fréquence appropriée pour les communications du contrôle d’aérodrome ou, si cela est impossible et si une unité de contrôle de la circulation aérienne est en service à l’aérodrome, se tenir prêt à recevoir les instructions qui peuvent être communiquées par des moyens visuels par l’unité de contrôle de la circulation aérienne;
En vue ou pas en vue, là est la question!
On entend aussi plusieurs pilotes dire que tout est sous contrôle parce qu’ils ont les voilures en vue. Je me dois de souligner deux dangers accompagnant cette affirmation : Premièrement, on ne peut savoir combien de sauteurs sont dans les airs puisque les seuls que l’on peut apercevoir sont ceux qui ont déployé leur voilure. Les sauteurs qui n’ont pas encore ouvert leur parachute sont presque invisibles et se déplacent verticalement à des vitesses allant jusqu’à 200 milles à l’heure! Deuxièmement, un largage peu s’effectuer sur plusieurs milles, plusieurs altitudes, plusieurs passes et avec plusieurs avions. Il n’y a aucun moyen de savoir si les sauteurs visibles sont seuls en l’air ou si le largage est complété, sauf en communiquant avec le pilote de largage. Le pilote de largage doit aussi coordonner le moment ou il relâche ses sauteurs en fonction du trafic qui passe en dessous de l’appareil. Une bonne communication avec les appareils en transit dans la zone permet au pilote de mieux coordonner son largage et de dissiper un peu de stress. Les appareils de largages représentent aussi un danger pour les pilotes qui ne communiquent pas leur présence dans la zone. Les appareils de largage descendent à des vitesses élevées qui peuvent dépasser 5000’ par minute et 170 kts. Ils évoluent généralement dans un rayon de 3 à 5 nm de l’aéroport. Évidemment, les pilotes de largages font tout ce qu’ils peuvent pour rester le plus loin possible des autres trafics, mais cela devient difficile si les autres pilotes qui traversent la zone ne se signalent pas…
Un vol sécuritaire passe par une bonne communication:
En bref, l’utilisation de la radio dans les zones de conflits potentiels est non seulement une bonne démonstration de <<Airmanship>>, mais est aussi essentielle à la sécurité des utilisateurs de cet espace aérien. Que ce soit les pilotes d’appareils en transit, les pilotes des appareils de largage ou les sauteurs, tous doivent partager l’espace aérien adjacent à l’aérodrome et l’utiliser de façon la plus sécuritaire possible. Une bonne communication est la clé pour hausser substantiellement le niveau de sécurité de notre balade par journée de beau temps! Merci et bon vol!
Voltige 2001 Inc.
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