Panne-moteur au décollage.
par Ciel Québécois
L’un des moments les plus critiques du vol est certainement le décollage. Photo: Jean-Pierre Bonin
L’un des moments les plus critiques du vol est certainement le décollage. Le principal risque étant la panne-moteur. Cela est vrai particulièrement pour les aéronefs monomoteurs, car la perte de vitesse qui s’en suit peut entraîner un décrochage à faible altitude et avoir des conséquences sérieuses. Les actions du pilote dans un tel cas doivent donc être instantanées et précisent pour maintenir sa vitesse et trouver rapidement une piste improvisée!
J’enseigne régulièrement la façon sécuritaire de se sortir d’une panne-moteur au décollage. Dans un premier temps, je demande à mes élèves de me citer les situations possibles si un tel incident arrivait. Voici les trois réponses que j’attends d’eux;
- Panne-moteur avant la rotation,
- Panne-moteur après la rotation sans avoir assez d’altitudes pour effectuer un demi-tour,
- Panne-moteur en monté initiale après avoir gagné suffisamment d’altitudes pour revenir se poser sur la piste.
La première situation ne pose généralement pas de problème étant donné que l’avion est toujours sur la piste, il suffit juste d’arrêter la course au décollage en appliquant généreusement les freins pour ralentir l’avion selon les procédures recommandées par le manufacturier.
La deuxième situation, sois la panne-moteur après la rotation sans avoir assez d’altitudes pour effectuer un demi-tour, est définitivement la situation la plus difficile et la plus délicate. Celle-ci exige des manœuvres très rapides du pilote. La première étant de garder une vitesse de planer suffisante pour éviter le décrochage à faible altitude. Pour cela il faudra immédiatement réduire l’angle de montée et même exercer un léger piquez. Aussi, le pilote devra évaluer les options d’atterrissages qui s’offrent à lui. Il faut absolument éviter de tenter un demi-tour en bas de 100-400 pieds du sol, car à cette altitude la hauteur n’est pas suffisante pour revenir sur la piste. Par conséquent, lorsque vous décollez de votre terrain habituel, regardez toujours les options droit devant. Identifiez ceux-ci avec 20 % de chaque côté de l’avion. Il y a probablement des petits terrains dégagés, routes, champs, etc. praticables pour un atterrissage d’urgence. Par exemple, la route 116 au départ de la piste 24 de l’aéroport de Saint-Hubert est une option.
La troisième situation se présente lorsque vous avez suffisamment d’altitudes pour revenir vous poser sur la piste de départ, mais dans le sens opposé. Ceci est généralement possible avec une hauteur variant entre de 600 à plus de 800 pieds du sol. Cela dépend du type d’aéronefs et de plusieurs autres facteurs aggravants comme le vent. Par exemple, 30kts de vent de face deviendra 30kts de vent dans le. Aussi, les obstacles pendant le virage et l’altitude du terrain de départ sont à considérer. Dans tous les cas, la panne-moteur devrait faire partie de vos préoccupations avant chaque vol et surtout devrait faire partie de votre programme d’entrainement avec un instructeur.
Je termine en attirant votre attention sur le fait que vous devriez respecter minutieusement les procédures et les vitesses inscrites dans le manuel de votre avion (POH). En adoptant la vitesse de meilleur taux de montée (Vy) au décollage durant au moins les 1000 premiers pieds de la montée, un pilote prudent aura plus de chance de revenir à la piste que l’autre pilote qui aura choisi de monter avec une pente moins abrupte et une vitesse plus rapide. Celui-ci se retrouvera probablement 2 miles trop loin des installations advenant une panne moteur et devra atterrir dans un champ ou sur une autoroute avec les conséquences de ce genre de manoeuvre!!! Pour un pilote, la vitesse et l’altitude sont comme d’avoir de l’argent en banque, souvenez-vous-en, car cela pourrait servir advenant une situation d’urgence!